Sélection de la langue

Recherche


Utilisation thérapeutique des substances nucléaires – Pratiques exemplaires

La CCSN a récemment constaté une augmentation de l’utilisation de nouvelles substances nucléaires à des fins thérapeutiques, notamment le lutétium 177 (Lu 177). Comme il s’agit d’une substance nucléaire relativement nouvelle dans le secteur médical, les titulaires de permis de médecine nucléaire ont demandé de l’orientation sur les mesures de radioprotection à suivre lors de l’utilisation du Lu 177.

Introduction

L’orientation décrite ci-après vise à aider les titulaires de permis à mettre en œuvre un programme de radioprotection (PRP) sûr et efficace pour tout traitement administré en vertu d’un permis de médecine nucléaire thérapeutique, peu importe la substance nucléaire utilisée (émetteurs alpha, bêta ou gamma).

Il est important de noter que les titulaires de permis demeurent responsables de s’assurer que les exigences réglementaires et de permis sont respectées et que leur PRP intègre les mesures visant à réduire au minimum l’exposition des autres personnes lors de l’utilisation de toute substance nucléaire. Du point de vue de la radioprotection, le principe du niveau le plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre (ALARA) doit toujours être appliqué.

Selon le REGDOC-1.6.1, Guide de présentation d’une demande de permis : Substances nucléaires et appareils à rayonnement, les politiques et procédures doivent décrire les aspects suivants :

  • administration des doses thérapeutiques
  • instructions au personnel soignant
  • instructions aux patients traités en médecine nucléaire et à leurs familles
  • congé des patients
  • attribution des salles de traitement de médecine nucléaire
  • décontamination et réutilisation des salles de traitement
  • urgences médicales

Pratiques exemplaires : Prévenir la radioexposition des autres personnes (famille, proche aidant et personnel soignant)

Étant donné que la dose reçue par d’autres personnes à la suite de l’exposition d’un patient peut dépasser 1 millisievert (mSv), les titulaires de permis devraient suivre les pratiques exemplaires suivantes :

  • Effectuer une évaluation de la dose en fonction des instructions du patient et de ses déplacements ou interactions prévus avec d’autres personnes afin de s’assurer du respect de la limite de dose prescrite pour un membre du public.
  • S’assurer que toute contrainte de dose (généralement 5 mSv) attribuée au principal proche aidant ne soit pas atteinte en raison du traitement.
  • Déterminer la dose aux personnes les plus exposées, ainsi qu’au principal proche aidant.

Note : Il faut porter une attention particulière à la dose potentielle après la période de contrainte, jusqu’à ce que la substance nucléaire se soit complètement désintégrée. Le pire scénario est de partager un lit avec le patient (distance de 0,3 à 0,5 m) pendant 8 heures par nuit.

Réduire au minimum le risque de contamination

Les principales sources de contamination surviennent pendant l’administration elle-même (c’est-à-dire oralement ou par injection) et par contact avec des fluides corporels tels que le sang, l’urine et les selles après l’administration. Les pratiques exemplaires suivantes peuvent contribuer à réduire au minimum le risque de contamination :

  • Les salles d’injection et de traitement devraient être préparées de façon à réduire la contamination potentielle. Cette préparation peut consister à recouvrir le plancher et le lit ou la chaise d’un papier absorbant et/ou d’une housse en plastique.
  • Les équipements de protection individuelle (EPI) doivent être portés en tout temps par quiconque manipule la substance nucléaire et par le personnel qui administre le traitement. Il est important de vérifier et d’évaluer toute contamination à la peau du personnel selon la procédure décrite dans le REGDOC-2.7.2, Dosimétrie, tome I : Détermination de la dose professionnelle.
  • Une fois l’administration terminée, il faut encourager le patient à boire beaucoup et à uriner fréquemment, préférablement en position assise. Il est recommandé de tirer la chasse d’eau 2 à 3 fois ou d’utiliser une salle de bain privée.
  • Une fois que le patient reçoit son congé de l’hôpital, les zones doivent être surveillées pour la contamination, y compris la salle d’injection, les salles de traitement et les toilettes.
  • La décontamination doit être effectuée le plus tôt possible et les registres complétés.

Fournir des instructions pertinentes au patient et au proche aidant

Le patient et son proche aidant doivent recevoir des instructions claires et concises sur la façon de réduire au minimum l’exposition et de prévenir la propagation de la contamination. Les instructions pourraient être sous la forme d’une fiche d’information ou d’une carte de poche. Les renseignements suivants devraient être inclus dans la trousse d’instructions :

  • nom du patient
  • substances nucléaires administrées et activités
  • date du traitement reçu, et dates des traitements à venir, s’il y a lieu
  • coordonnées en cas d’urgence ou pour une demande de renseignements (responsable de la radioprotection)
  • précautions à prendre, y compris la période durant laquelle les précautions seront en vigueur
  • note concernant les voyages, car le patient peut déclencher des moniteurs-portiques
  • note concernant le décès et la crémation

De plus, il faut rappeler au patient et au proche aidant de présenter la trousse d’instructions à tout autre personnel soignant afin que les autres personnes intervenant dans les soins du patient soient correctement informées de toutes les précautions à prendre. Ils doivent notamment partager les informations avec les personnes concernées s’ils doivent se rendre à d’autres rendez-vous ou s’ils sont hospitalisés dans un autre établissement de soins de santé.

Que faire si un patient est hospitalisé ailleurs

La CCSN croit que le fait de communiquer avec d’autres établissements médicaux qui pourraient intervenir dans les soins du patient traité est un pas dans la bonne direction pour prévenir l’exposition d’autres personnes, minimiser la propagation de la contamination et optimiser la dose aux travailleurs et au public, tout en fournissant des soins de santé optimaux.

Si l’établissement médical d’origine apprend qu’un patient a été hospitalisé ailleurs, il devrait communiquer avec cet établissement pour informer les autres fournisseurs de soins de santé de la thérapie radioactive et des instructions à suivre pour réduire l’exposition des autres personnes.

Si des dossiers médicaux électroniques (DME) sont utilisés dans la province, de brèves alertes pourraient être mises en place afin de tenir les autres soignants informés. Si un système de signalement par DME est mis en œuvre, la personne du département de médecine nucléaire responsable d’effectuer les signalements doit être identifiée.

Il incombe au titulaire de permis de fournir des instructions pour réduire l’exposition des personnes qui interagissent avec le patient et de s’assurer que le patient a la capacité de comprendre et de suivre ces instructions. La communication est essentielle.

Détails de la page

Date de modification :