Avis de décès
À la mémoire d’ Alan Theodore Prince
7 octobre 2015
C’est avec tristesse que nous avons appris le décès d’Alan Theodore Prince, qui a dirigé la Commission de contrôle de l’énergie atomique (la CCEA – maintenant la CCSN) de 1975 à 1978.
M. Prince était titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise de l’Université de Toronto ainsi que d’un doctorat de l’Université de Chicago. Après ses études, il a fait carrière au Conseil national de recherches à Ottawa et ensuite pour divers organismes fédéraux où il a assumé des responsabilités toujours plus grandes. Il s’est ensuite joint à la CCEA pendant trois ans, un mandat qui a pu sembler bien court compte tenu des événements qui ont marqué cette période.
C’est à cette époque que la CCEA commençait à privilégier la communication avec la population canadienne, une priorité qui perdure encore aujourd’hui à la CCSN. La CCEA a accordé une importance renouvelée à la responsabilité du secteur nucléaire de rendre compte de ses décisions. La Loi sur la responsabilité nucléaire est entrée en vigueur, le Programme canadien à l’appui des garanties a été lancé, le projet de Loi sur le contrôle et l’administration nucléaires déposé à la Chambre des communes, et des mesures d’assainissement de sols contaminés par des matières radioactives ont été prises.
Vers la fin de son mandat, M. Prince a dû faire face à un défi surpassant tout ce qui a contribué à définir cette époque de l’histoire nucléaire canadienne. Le 24 janvier 1978, un satellite de surveillance soviétique à propulsion nucléaire, le COSMOS 954, s’est écrasé dans les Territoires du Nord-Ouest, laissant derrière lui des débris sur 124 000 km2. Le COSMOS 954 avait été lancé en septembre 1977, mais peu de temps après, NORAD avait détecté une déviation de l’orbite du satellite, ce qui a entraîné son écrasement.
Le COSMOS 954 était conçu pour éjecter son réacteur nucléaire dans l’espace en cas d’urgence. La fonction d’éjection n’a pas fonctionné correctement, ce qui a entraîné l’écrasement du satellite et la dispersion de débris hautement radioactifs dans les régions nordiques du Canada, du Grand lac des Esclaves jusqu’au nord de l’Alberta et de la Saskatchewan.
Le Canada et les États-Unis ont coordonné l’initiative de nettoyage baptisée l’opération Morning Light. Au plus fort des recherches de débris radioactifs, plus de 200 personnes ont participé aux travaux dans la région touchée. La CCEA a été chargée de récupérer et de traiter les matières radioactives ainsi que de réaliser des évaluations environnementales et de santé.
L’écrasement du satellite COSMOS 954 a marqué l’histoire de la réglementation canadienne. Les membres de la CCEA, habitués au travail de bureau, ont été envoyés sur le terrain pour gérer la crise, surnomée « la grande aventure de la CCEA » par l’un des employés de la CCSN.
Heureusement pour la CCEA et l’équipe de l’opération Morning Light, la majorité du cœur du réacteur du satellite COSMOS 954 a été détruite lors de son retour dans l’atmosphère. Cependant, en octobre 1978, plus de 4 000 éclats de débris radioactifs ont été récupérés dans la région, y compris des fragments du cœur. Il aura fallu neuf mois, 4 500 heures de vol et près de 14 millions de dollars pour se remettre de l’écrasement du COSMOS 954.
À la suite de cet accident, les politiques nucléaires internationales sont remises en question. Le Canada, les États-Unis et plusieurs pays européens se sont unis pour demander que soit interdite l’utilisation de matières radioactives dans les satellites. En novembre 1978, les Nations Unies ont autorisé le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique à mettre sur pied un groupe de travail pour étudier les satellites propulsés par réacteur nucléaire et accroître la sûreté de cette technologie pour explorer l’espace.
M. Prince est décédé le 2 octobre 2015, à l’âge vénérable de 100 ans. Son héritage restera dans les mémoires.
À la mémoire de Richard Osborne
5 octobre 2015
Le mardi 29 septembre 2015, la communauté nucléaire a perdu un pionnier de la radioprotection, Monsieur Richard Osborne, Ph. D.
En tant que président fondateur de l’Association canadienne de radioprotection (ACRP), M. Osborne a été la figure de proue de sa constitution et de son intégration en 1979 à l’Association internationale de radioprotection (IRPA) en tant que société associée.
Sa carrière s’est échelonnée sur plus de 35 ans, de ses débuts en 1963 en tant qu’agent de recherche à Énergie atomique du Canada limitée à sa nomination au poste de directeur, Sciences de la santé, aux Laboratoires de Chalk River.
M. Osborne était un grand érudit et un ardent défenseur de la radioprotection.
Il a été le premier récipiendaire du Prix du fondateur de l’ACRP en 1989. Il s’est également vu remis le prestigieux prix Sievert de l’IRPA en 2012 pour sa contribution exceptionnelle à la radioprotection.
Le site de l’IRPA présente un survol de son illustre carrière (en anglais seulement).
L’héritage de ce pionnier de l’ACRP à la communauté de la radioprotection canadienne et internationale ne sera pas oublié.
À la mémoire de Agnes Bishop
La CCSN fait un retour sur les contributions de Agnes J. Bishop, une grande source d'inspiration dans les communautés médicale et nucléaire.
En 1985, la Dre Bishop a été la première femme nommée médecin-chef à l'Hôpital pour enfants de Winnipeg. Elle a aussi été chef du département de pédiatrie à l'Hôpital général Saint-Boniface et présidente du département de pédiatrie de l'Université du Manitoba, où elle était hémato-oncologue pédiatrique. Ses vastes connaissances et compétences dans ces domaines lui ont valu d'être la première femme choisie pour présider le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, offre qu'elle a refusée pour assurer la présidence de la Commission de contrôle de l'énergie atomique (CCEA) en 1994, puis de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) jusqu'en 2001.
La Dre Bishop a dirigé la transition de la CCEA à la CCSN en vertu de la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires. Même le premier ministre à l'époque, Jean Chrétien, reconnaissant sa grande renommée de leader chevronnée, a indiqué ce qui suit : « Avec la nomination d'un médecin hautement respecté à ce poste, le gouvernement met l'accent sur son engagement en matière de santé et de sécurité. Nous comptons sur le leadership du docteur Bishop pour faire en sorte que l'utilisation de l'énergie nucléaire ne pose pas de risque indu pour la santé, la sécurité, la sécurité matérielle et l'environnement. »
La Dre Bishop a aussi permis à la CCEA/CCSN de se démarquer à maintes autres occasions. En septembre 1994, peu après sa nomination à titre de présidente, la Dre Bishop a signé la Convention sur la sûreté nucléaire au nom du gouvernement du Canada. Elle s'est aussi assurée que le secteur nucléaire canadien serait prêt à entrer dans le XXe siècle.
La Dre Bishop, qui est décédée en mai 2014, était reconnue pour ses talents et son leadership dans le domaine médical, mais aussi parce qu'elle considérait chaque membre de la CCSN comme étant important.
La Dre Bishop entretenait avec les employés de la CCSN les mêmes rapports qu'avec ses patients et les Canadiens en général; elle était dévouée, passionnée et sincère. De médecin-chef à présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, elle a toujours mis l'accent sur la sûreté et le bien-être des personnes sur qui elle veillait.
À la mémoire de Sylvia Fedoruk
28 septembre 2012
Le 26 septembre 2012, le milieu du nucléaire et l'ensemble des Canadiens ont perdu une pionnière de la médecine nucléaire, une athlète louangée et une inspiration pour les femmes engagées dans les domaines du nucléaire, de la politique et des sports. Sylvia Fedoruk, Ph. D., était une personne novatrice, et ses contributions au secteur nucléaire constituent un élément de notre histoire dont nous pouvons être fiers.
Sylvia Fedoruk a été la première femme commissaire à la Commission de contrôle de l'énergie atomique (CCEA), l'organisme de réglementation nucléaire qui a précédé la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Commissaire à la CCEA de 1973 à 1988, Mme Fedoruk a été confrontée aux difficultés consécutives aux accidents de Three Mile Island et de Tchernobyl. En faisant de la transparence et de la communication une priorité, elle et ses collègues commissaires ont redéfini le rapport entre le secteur nucléaire et le public.
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