Dossiers de sûreté et études probabilistes de sûreté
Le 20 juillet 2015
Tous les exploitants de centrale nucléaire au Canada doivent présenter un solide dossier de sûreté à la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) afin d’obtenir un permis.
Le dossier de sûreté constitue un ensemble de preuves démontrant qu’une installation est sûre et qu’elle ne présente aucun risque déraisonnable.
Il inclut des documents qui expliquent en détail comment les exigences réglementaires sont respectées ou dépassées. Ces documents portent sur tous les grands domaines de sûreté, comme la conception matérielle, la gestion de la performance humaine, l’analyse de la sûreté, la gestion des déchets et la radioprotection.
Le dossier de sûreté est tenu à jour tout au long du cycle de vie d’une installation.
Regardez la vidéo de la CCSN intitulée Systèmes de sûreté des centrales nucléaires
Les dossiers de sûreté des centrales nucléaires comprennent aussi une évaluation détaillée de la sûreté. Celle-ci inclut une analyse déterministe de la sûreté et une étude probabiliste de sûreté (EPS).
- À quoi servent les EPS?
- Niveaux d’étude
- Progrès actuels dans les EPS au Canada
- Répercussions sur l’exploitation quotidienne
- Contraintes
À quoi servent les EPS?
Les EPS permettent de répondre aux questions suivantes :
- Quels problèmes pourraient survenir?
- Quelle est la probabilité qu’ils se produisent?
- Quelles en seraient les conséquences?
Ces études nous permettent de mieux comprendre chaque centrale nucléaire, de cerner les vulnérabilités précises et de cibler les améliorations potentielles à la sûreté.
Une EPS est une façon relativement nouvelle d’évaluer la sûreté des réacteurs. Elle a été intégrée au cadre de réglementation canadien en 2005. Pour en savoir plus, lisez le document d’application de la réglementation REGDOC-2.4.2, Analyse de la sûreté : études probabilistes de sûreté (EPS) pour les centrales nucléaires.
Une EPS complète l’analyse déterministe de la sûreté afin de brosser un portrait détaillé de la sûreté des réacteurs.
Niveaux d’étude
La CCSN exige deux niveaux d’étude.
Le saviez-vous?
L’EPS réalisée à la centrale nucléaire de Darlington d’OPG en 2011 a mené à des améliorations en matière de sûreté, comme l’ajout d’une génératrice de secours (pour assurer une alimentation électrique sans interruption aux systèmes de sûreté essentiels) et la mise en place d’un système de ventilation filtrée de l’enceinte de confinement (pour limiter les conséquences d’un rejet radioactif dans l’éventualité peu probable d’un incident semblable à celui de Fukushima).
À la suite de l’accident de Fukushima, la CCSN a notamment exigé que les exploitants de centrale nucléaire du Canada se procurent des génératrices d’urgence portatives pour les ajouter aux génératrices auxiliaires existantes, aux génératrices d’urgences fixes et aux piles d’urgence. Les génératrices portatives constituent un autre moyen de placer les réacteurs en état d’arrêt sûr dans le cas d’un accident grave.
Niveau 1 – Il s’agit de l’analyse des séquences qui pourraient conduire à des dommages au cœur du réacteur. Le niveau 1 est axé sur la réponse de la centrale à divers types d’accidents, qu’ils soient attribuables à des événements externes (comme des tremblements de terre ou des inondations), à des événements internes (comme le mauvais fonctionnement d’un système) ou à l’erreur humaine.
Niveau 2 – Il s’agit de l’examen de la réponse de l’enceinte de confinement dans le cas d’un accident entraînant des dommages graves au cœur du réacteur, et du comportement des produits de fission dans l’enceinte.
De plus, une étude est réalisée sur la probabilité et l’ampleur des rejets potentiels de matières radioactives dans l’environnement à la suite d’un accident.
Progrès actuels dans les EPS au Canada
La CCSN est l’un des seuls organismes de réglementation internationaux qui exigent des EPS exhaustives de niveaux 1 et 2.
L’accident de Fukushima a révélé dans quelle mesure il est important de tenir compte des événements qui se produisent peu souvent mais qui ont de lourdes conséquences.
En raison des leçons retenues de cet événement, la CCSN exige des exploitants de centrale nucléaire qu’ils examinent leurs EPS actuelles afin de tenir compte d’événements externes propres au site et de leurs combinaisons potentielles, ainsi que des événements touchant les piscines de combustible usé.
La CCSN mène également des efforts internationaux visant à produire des EPS qui regroupent les risques pour les centrales à tranches multiples.
Répercussions sur l’exploitation quotidienne
Des travailleurs effectuent des travaux d’entretien à la centrale nucléaire de Darlington.
Les résultats des EPS ont des répercussions sur l’exploitation quotidienne des centrales nucléaires actuelles.
Ils servent notamment à optimiser les tests et les stratégies d’entretien pour que ces derniers soient axés sur les éléments les plus importants sur le plan de la sûreté.
De plus, les résultats des EPS aident le personnel de la CCSN à orienter leurs efforts d’inspections et de surveillance.
Contraintes
Les EPS comportent des contraintes, c’est pourquoi elles sont utilisées de concert avec les autres types d’évaluation dans le dossier de sûreté.
Par exemple, il est difficile de modéliser toutes les dépendances entre les systèmes et de bien tenir compte des interventions humaines, surtout en ce qui a trait aux procédures de gestion des accidents graves.
Des contributions importantes au dossier de sûreté incluent des analyses approfondies de la défense en profondeur, de la marge de sûreté, du respect des codes et de la culture de sûreté.
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