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Gestion des rejets radioactifs des centrales nucléaires

Remarque : En cas d'urgence nucléaire, les personnes qui vivent près de l'installation nucléaire touchée doivent RESTER chez elles, ÉCOUTER la radio ou la télévision ou se renseigner sur Internet et SUIVRE les directives des autorités.

Dans le cadre de son fonctionnement normal, toute installation industrielle produira des rejets d'une nature ou d'une autre dans l'air ou l'eau, et les installations nucléaires ne font pas exception. Toutefois, au Canada, les centrales nucléaires sont conçues pour contenir le rayonnement tant dans les situations normales que lors d'urgences afin de limiter le plus possible les rejets radioactifs dans l'environnement.

Sur cette page :

Le système de ventilation  d'urgence du confinement avec filtrage
Figure 1 : Le système de ventilation d'urgence du confinement avec filtrage a été installé à la centrale nucléaire de Point Lepreau dans le cadre des travaux de réfection. Il est conçu pour fournir une capacité de filtration supplémentaire en cas d'accident grave. Il n'a pas besoin d'électricité pour fonctionner et peut être activé manuellement.

Contrôle des rejets radioactifs dans l'atmosphère durant l’exploitation normale

En exploitation normale, des quantités négligeables de rayonnement peuvent être rejetées dans l'air par les centrales nucléaires. Ces rejets résultent des produits de fission et d'activation générés par les réactions nucléaires dans le réacteur ainsi que de la désintégration de ces produits dans les systèmes de ventilation de la centrale. La matière radioactive est récupérée par les systèmes de ventilation sous forme de flux de déchets gazeux; elle fait alors l'objet de divers contrôles de radioactivité, puis est traitée avant d'être rejetée dans l'atmosphère. Si une trop grande quantité de rayonnement est détectée, le système arrête automatiquement les rejets. En plus d'être très peu élevés, les rejets sont surveillés et contrôlés par l'exploitant, et sont déclarés à la CCSN. En outre, ils sont de beaucoup inférieurs aux limites réglementaires et ne posent aucun risque pour la santé et la sécurité des personnes ainsi que pour l'environnement.

Contrôle des rejets radioactifs dans l'eau durant l’exploitation normale

Des rejets radioactifs dans des plans d'eau naturels peuvent survenir durant l'exploitation normale d'une centrale nucléaire. Les déchets liquides radioactifs d'une centrale sont générés par différentes sources (eau de nettoyage des surfaces et du sol, lessive, douches, éviers, etc.). Un réseau d'évacuation actif récupère ces déchets et les achemine dans des réservoirs spéciaux où ils sont traités. Le traitement, qui dépend de l'activité et de la concentration chimique, se fait par différentes méthodes, notamment la filtration et la solidification.

Une fois traités, les déchets liquides passent dans une conduite de rejet où la radioactivité est continuellement surveillée au moyen d'équipement de détection en temps réel, puis sont rejetés dans l'environnement. Si une concentration trop grande de rayonnement est détectée, ces systèmes s'arrêtent automatiquement, et les déchets liquides sont retraités.

En plus d'être très peu élevés, les rejets sont surveillés et contrôlés par l'exploitant, et sont déclarés à la CCSN. Ils sont de beaucoup inférieurs aux limites réglementaires et ne posent aucun risque pour la santé et la sécurité des personnes ainsi que pour l'environnement.

Gestion des rejets en situation d'urgence

Dans l'éventualité d'une urgence, les centrales CANDU à réacteur unique et à réacteurs multiples sont conçues pour contenir le rayonnement dans les bâtiments afin de minimiser les rejets dans l'environnement.

Dans les centrales à réacteur unique, au début de l'urgence, il y aurait un rejet rapide de radioactivité dans l'atmosphère. Les systèmes d'arrêt d'urgence s'activeraient pour mettre le réacteur en arrêt, ce qui aurait pour effet de mettre fin à la réaction de fission et de réduire les rejets dans le bâtiment-réacteur (qui joue le rôle d'enceinte de confinement pour les gaz radioactifs), puis dans l'environnement. Immédiatement après, le bâtiment-réacteur serait scellé ou placé dans un état d'étanchéité pour empêcher d'autres rejets immédiats. À la centrale nucléaire de Point Lepreau, un système de ventilation d'urgence du confinement avec filtrage (voir la figure 1) a également été installé pour limiter davantage le rejet de matières radioactives.

Les centrales CANDU à réacteurs multiples (Bruce-A et Bruce-B, Pickering ainsi que Darlington) sont conçues de manière à présenter une pression négative au moyen d'un grand bâtiment sous vide (voir la figure 2). Ce type de conception est efficace pour contenir et limiter le rejet de matières radioactives en situation d'urgence.

Au cours de l'urgence, les exploitants de la centrale pourraient devoir ventiler l'enceinte de confinement afin d'empêcher sa surpression et de maintenir sa capacité à isoler le réacteur. L'air à évacuer pourrait contenir des produits de fission tels que l'iode 131 et le césium 137.

L'exploitant de la centrale nucléaire, en consultation avec la CCSN et les responsables de la santé publique, attendrait des conditions météorologiques favorables pour rejeter le rayonnement dans une direction opposée aux zones peuplées.

Toutes les procédures d'éventage seraient soumises à la surveillance réglementaire stricte de la CCSN et à la surveillance des autorités de santé publique, et toutes les mesures seraient prises pour réduire au minimum les conséquences pour les travailleurs, le public et l'environnement.

En attendant l'éventage, l'exploitant de la centrale nucléaire peut asperger de l'eau dans l'enceinte de confinement pour réduire la pression interne en condensant la vapeur et en refroidissant l'air. Ces systèmes d'arrosage, aussi appelés systèmes d'aspersion, fonctionnent automatiquement, sans besoin d'électricité.

L'eau d'aspersion est récupérée du sol de la structure sous vide puis réacheminée dans les réservoirs de stockage ou rejetée dans l'environnement si les concentrations de radionucléides sont inférieures aux normes applicables.

Figure  2 : Représentation d'une centrale nucléaire CANDU à réacteurs multiples
Figure 2 : Représentation d'une centrale nucléaire CANDU à réacteurs multiples

Modélisation de la dispersion des panaches et des doses de rayonnement

Un panache est un nuage généré par le rejet continu de particules ou de gaz radioactifs.

En cas d'accident, les exploitants de centrales nucléaires, les provinces et la CCSN peuvent modéliser un panache pour en prévoir le comportement et connaître les emplacements géographiques susceptibles de recevoir des rejets radioactifs.

D'après les données sur les rejets réelles et projetées, les spécialistes de la santé et du rayonnement estiment la dose de rayonnement auquel le public risque d'être exposé et recommandent des mesures de protection.

Surveillance du rayonnement sur le terrain

En cas d'urgence, des équipes composées de membres des gouvernements fédéraux et provinciaux, des exploitants de centrales nucléaires et d'organisations du secteur privé seraient formées pour exécuter des activités de surveillance du rayonnement dans l'environnement.

Les résultats de la surveillance du rayonnement sur le terrain seraient communiqués aux autorités provinciales et à la CCSN afin qu’il soit possible de déterminer les mesures de protection à recommander pour le public.

Au gré de ses opérations régulières, le Bureau de la radioprotection de Santé Canada surveille les niveaux de rayonnement à travers le Canada de façon continue (24 heures sur 24/7 jours sur 7) à l'aide de réseaux de stations qui mesurent la radioactivité dans l'air, dans l'eau et à partir d'autres échantillons prélevés dans l'environnement.

Évacuation et autres mesures de protection ou de précaution

Les organisations d'urgence provinciales déterminent les zones d'évacuation et fournissent des moyens pour avertir rapidement les personnes des collectivités avoisinantes de la nécessité d'évacuer.

Deux types de mesures de protection sont généralement utilisés en réponse à une urgence nucléaire : des mesures de contrôle de l'exposition et des mesures de contrôle de l'ingestion.

Les mesures de contrôle de l'exposition visent à limiter le contact avec le rayonnement. Ces mesures incluent la mise à l'abri, l'évacuation, la prise de comprimés de KI, l'utilisation d'équipement de protection (des masques, par exemple), la décontamination et le contrôle de l'entrée sur le site évacué.

Les mesures de contrôle de l'ingestion empêchent la radioactivité d'entrer dans l’organisme par le système digestif. En cas d'urgence nucléaire impliquant des rejets de radioactivité, les autorités pourraient imposer des restrictions sur l'eau potable, le lait et d'autres produits alimentaires. Des contrôles visant les fermes locales pourraient être établis afin de limiter la propagation de la contamination dans la chaîne alimentaire.

Outre ces mesures de protection, qui visent à limiter la dose reçue par la population, des mesures de précaution peuvent aussi être prises. Ces mesures ont pour but de faciliter l'application et d'assurer l'efficacité des mesures de protection et pourraient inclure, entre autres, la fermeture des écoles, des lieux de travail et des plages.

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