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Comprendre le tritium

Qu’est-ce que le tritium?

Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène. Il compte le même nombre de protons et d’électrons que l’hydrogène, mais il a deux neutrons, alors que l’hydrogène normal n’en a pas, ce qui le tritium instable et radioactif. Le tritium est produit naturellement par l’interaction entre les rayons cosmiques et les gaz de la haute atmosphère, et est également un sous-produit des réacteurs nucléaires.

Comme tous les isotopes radioactifs, le tritium se désintègre. Ce faisant, il émet un rayonnement bêta.

La période radioactive du tritium est de 12,33 ans : c’est-à-dire qu’il faut un peu plus de 12 ans pour que sa quantité d’origine se désintègre de moitié, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le tritium se soit transformé en hélium.

Utilisations

Le tritium peut être combiné au phosphore pour créer un affichage luminescent (qui brille dans le noir) destiné par exemple aux indicateurs de sortie, à l’éclairage d’urgence dans les immeubles et à l’éclairage des pistes d’aéroports.

Il sert également de traceur pour la recherche biomédicale visant l’étude et le diagnostic des maladies du cœur, des cancers et du sida. 

Dans l’avenir, il pourrait aussi permettre de générer de l’électricité dans les réacteurs à fusion nucléaire.

Où va le tritium?

De faibles quantités de tritium sont rejetées dans l’environnement, généralement durant l’exploitation et l’entretien des réacteurs ainsi que durant la fabrication de sources d’éclairage au tritium.

Dans l’eau

La forme la plus commune du tritium est l’eau tritiée, qui est le résultat du remplacement d’un atome d’hydrogène dans l’eau (H2O) par un atome de tritium, ce qui forme du HTO.

Le HTO possède les mêmes propriétés chimiques que l’eau. Il est également inodore et incolore.

L’eau tritiée a une période biologique de 10 jours. Toutefois, à l’intérieur du corps, une petite quantité peut se fixer aux protéines, aux gras et aux glucides, lui donnant une période moyenne de 40 jours.

Dans l’alimentation

Une partie du tritium rejeté dans l’environnement peut pénétrer dans les nutriments, c.-à-d. les glucides, les gras ou les protéines. Le tritium consommé dans l’alimentation (tritium lié aux composés organiques) représente un risque légèrement plus élevé pour la santé, étant donné que le corps le conserve plus longtemps que l’eau tritiée. Cela signifie que l’atome de tritium a une plus grande chance de se désintégrer alors qu’il se trouve à l’intérieur du corps, ce qui pourrait endommager les cellules. Le corps est en mesure de réparer lui-même ce type de dommages.

Effets sur la santé

Le tritium représente une source relativement faible de rayonnement bêta, qui est trop faible pour pénétrer la peau. Toutefois, il peut accroître le risque de développer un cancer s’il est consommé en quantités extrêmement importantes.

Le tritium peut entrer à l’intérieur du corps par inhalation, par ingestion ou par absorption par la peau. La majeure partie du tritium est expulsée du corps sous forme d’eau tritiée dans l’urine, dans la vapeur exhalée durant la respiration ainsi que dans la transpiration. La plupart de l’hydrogène tritié gazeux inhalé est exhalé immédiatement.

Votre protection

La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) établit des limites à l’égard des rejets de tritium et oblige tous les exploitants canadiens d’installations nucléaires à effectuer des activités de surveillance de l’environnement et à soumettre des rapports sur ces activités.

La concentration annuelle moyenne de tritium la plus élevée dans l’eau potable à proximité des installations nucléaires canadiennes s’élève à environ 18 becquerels par litre (Bq/L), ce qui est bien inférieur à la limite recommandée par Santé Canada de 7 000 Bq/L.

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