Sélection de la langue

Recherche


Effets des rayonnements ionisants sur la santé des enfants

Nous vivons tous au quotidien avec des rayonnements, qui proviennent de sources naturelles et artificielles. Les effets de l’exposition aux rayonnements sont différents pour les enfants et les adultes, car leurs corps sont différents sur les plans structurel et fonctionnel. Cette documentation s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent connaître l’effet des rayonnements sur la santé des enfants.

Comprendre les doses de rayonnement

D’une manière générale, une « dose » est la quantité de rayonnement à laquelle une personne est exposée. La dose de rayonnement détermine les effets potentiels sur la santé. Lorsqu’on parle d’une dose de rayonnement :

  • Le sievert (Sv) est l’unité utilisée pour mesurer une dose de rayonnement. Elle permet de comparer les différents types de rayonnement et leurs effets sur les êtres vivants.
  • 1 Sv = 1 000 millisieverts (mSv)

Les doses de rayonnement peuvent être classées en 4 catégories appelées « plages de dose », en fonction du niveau de rayonnement :

  • Très faible dose : moins de 10 mSv
  • Faible dose : 10 mSv à 100 mSv
  • Dose modérée : 100 mSv à 1 000 mSv
  • Dose élevée : plus de 1 000 mSv

Le tableau récapitulatif présente les limites de dose, les sources potentielles d’exposition et les effets sur la santé pour ces différentes plages de dose, pour différentes populations, y compris les enfants.

Nous vivons tous au quotidien avec des rayonnements, qui proviennent de sources naturelles et artificielles. Les Canadiens reçoivent chaque année de 1 à 4 mSv (1,8 mSv en moyenne) de rayonnements naturelsNote de bas de page 1. La quantité de rayonnement que nous recevons de sources artificielles a augmenté dans le monde entier en raison de l’utilisation accrue du rayonnement pour les diagnostics et les traitements médicaux, en particulier dans les pays occidentauxNote de bas de page 2. En parallèle, des décennies de recherche scientifique ont abouti à des mesures visant à protéger les personnes contre des doses de rayonnement potentiellement nocives et à trouver un équilibre entre les risques et les avantages des rayonnements.

Mesures visant à assurer la sécurité des personnes

De nombreuses mesures ont été mises en place pour protéger les personnes d’une exposition aux rayonnements potentiellement nocifs.

Efforts internationaux en matière de radioprotection et cadre de réglementation de la CCSN

Plusieurs organisations internationales travaillent dans les domaines de la radiologie et de la radioprotection :

Ensemble, ces efforts et toutes les données scientifiques disponibles alimentent le cadre de réglementation de la CCSN, qui est utilisé pour réglementer de manière sûre le secteur nucléaire canadien. Ce cadre comprend des :

  • lois et règlements
  • licences et certificats
  • documents réglementaires

Dans le cadre de réglementation de la CCSN, les règlements importants sont les suivants :

Le Règlement sur la radioprotection exige également que chaque titulaire de permis de la CCSN maintienne l’exposition aux rayonnements ionisants au niveau le plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre (principe ALARA), compte tenu des facteurs sociaux et économiques. Ainsi, les doses réelles provenant des activités et des installations nucléaires devraient être bien inférieures aux limites de dose réglementaires.

Ces règlements prévoient aussi des mesures précises que les titulaires de permis doivent prendre pour protéger les travailleuses du secteur nucléaire qui sont enceintes ou qui allaitent (ces mesures sont expliquées plus en détail dans la section suivante).

  • Le Règlement général sur la sûreté et la réglementation nucléaires exige que chaque titulaire de permis prenne toutes les précautions raisonnables pour contrôler le rejet de substances nucléaires ou dangereuses dans l’environnementNote de bas de page 4. Le Cadre de protection de l’environnement de la CCSN fixe des limites pour les concentrations de substances nucléaires dans notre environnement (par exemple, l’eau, le sol, l’air, la faune et la flore) afin de protéger la santé des personnes vivant à proximité des installations nucléaires.

Mesures de protection pour les travailleuses du secteur nucléaire enceintes ou allaitantes

En vertu du Règlement sur la radioprotection, les titulaires de permis de la CCSN sont tenus d’informer par écrit tous les travailleurs du secteur nucléaire (TSN) :

  1. du fait qu’ils sont des TSN
  2. des risques liés aux rayonnements auxquels ils peuvent être exposés dans le cadre de leur travail
  3. des limites de dose applicables aux TSN
  4. des doses de rayonnement qu’ils ont reçues, sur une base annuelle
  5. de leurs responsabilités en cas d’urgence et des risques liés aux rayonnements auquel ils peuvent être exposés lors de la maîtrise d’une situation d’urgenceNote de bas de page 3

En outre, les titulaires de permis de la CCSN doivent informer par écrit les TSN (à savoir les TSN de sexe féminin) des éléments suivants :

  1. les risques liés à l’exposition des embryons et des fœtus aux rayonnements
  2. les risques liés à l’ingestion de substances nucléaires pour les nourrissons allaités
  3. l’importance d’informer l’employeur de leur grossesse ou de leur allaitement, dès que possible
  4. leurs droits si elles sont enceintes ou si elles allaitent
  5. les limites de dose pour les TSN enceintesNote de bas de page 3 (4 mSv pour le reste de la grossesse, une fois que la TSN a informé le titulaire de permis, par écrit, de sa grossesse)

Ces exigences sont en place pour protéger les enfants à naître et les nourrissons, et pour permettre aux TSN enceintes et allaitantes de continuer à travailler de façon sûre dans le secteur nucléaire.

Le fait qu’un titulaire de permis de la CCSN fournisse ces informations aux TSN aide ces dernières à décider si et quand elles doivent informer le titulaire de permis (leur employeur) qu’elles sont enceintes ou qu’elles allaitent, afin que les mesures de protection appropriées leur soient accordées.

  • Dès qu’une TSN l’informe par écrit de sa grossesse, le Règlement sur la radioprotection impose au titulaire de permis d’évaluer les conditions de travail et de prendre des mesures d’aménagement ou d’adaptation pour la TSN enceinte afin de maintenir l’exposition aux rayonnements à un niveau inférieur à la limite de dose et au niveau le plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre (ALARA).
  • De même, lorsqu’une TSN l’informe par écrit qu’elle allaite, le titulaire de permis est tenu d’évaluer les conditions de travail et de prendre des mesures d’aménagement ou d’adaptation pour la TSN qui allaite afin de limiter l’ingestion de substances nucléairesNote de bas de page 3.

Ces accommodements/mesures d’adaptation prendront fin lorsque la TSN informera le titulaire de permis qu’elle n’est plus enceinte ou qu’elle n’allaite plusNote de bas de page 5.

Le tableau récapitulatif présente les limites de dose, les sources potentielles d’exposition et les effets sur la santé associés aux différentes plages de dose pour diverses populations, y compris les TSN.

Différents effets des rayonnements sur les enfants et les adultes

Les effets de l’exposition aux rayonnements (risques et résultats) peuvent être différents pour les enfants et les adultes, car leurs corps sont différents sur les plans structurel et fonctionnel.

Différences physiques

Le corps des enfants est plus petit que celui des adultes. Leurs organes sont également plus petits et plus proches les uns des autres, de sorte que le rayonnement dans un organe peut affecter un organe voisinNote de bas de page 2 Note de bas de page 6. En outre, les tissus recouvrant le corps d’un enfant offrent moins de protection, de sorte qu’une exposition donnée peut se traduire par une dose plus élevée pour les organes de l’enfantNote de bas de page 2 Note de bas de page 6.

Différences de comportement

Les enfants ont tendance à être plus actifs physiquement que les adultes. Une respiration plus rapide associée à l’activité physique pourrait signifier une plus grande exposition des poumons aux rayonnementsNote de bas de page 6.

Les nourrissons et les jeunes enfants ont tendance à boire plus de lait que les adultesNote de bas de page 6. Si le lait est contaminé, les enfants seront plus exposés que les adultes. Par exemple, après l’accident de Tchornobyl en 1986, les enfants qui ont bu du lait contaminé par de l’iode radioactif ont présenté un risque accru de développer un cancer de la thyroïde.

Toutefois, l’augmentation potentielle de l’exposition et de la dose globale d’un enfant résultant de ces deux comportements peut être compensée par le volume d’air inférieur et la consommation de nourriture moindre chez les enfants par rapport aux adultesNote de bas de page 7.

Différences générales dans les effets des rayonnements sur la santé

Effets cancérigènes

Pour bien comprendre les différences de risques de cancer entre les enfants et les adultes, il est important de tenir compte de l’âge, du sexe, du type de cancer et de la partie du corps affectéeNote de bas de page 2 Note de bas de page 6 :

  • Pour environ 25 % des types de tumeurs, les enfants sont plus radiosensibles (sensibles aux rayonnements) que les adultesNote de bas de page 6. Les organes particulièrement radiosensibles chez les enfants sont le cerveau, la glande thyroïde, la peau, la poitrine et la moelle osseuse (on sait que les doses de rayonnement reçues par la moelle osseuse peuvent provoquer des leucémies)Note de bas de page 2 Note de bas de page 6.
  • Inversement, pour environ 10 % des types de tumeurs (poumons et ovaires), les enfants sont moins radiosensibles que les adultesNote de bas de page 2 Note de bas de page 6.
  • Pour environ 15 % des types de tumeurs (foie et vessie), les enfants ont la même radiosensibilité et le même risque de cancer que les adultesNote de bas de page 6.
  • Pour environ 50 % des types de tumeurs, les données sont trop faibles pour tirer des conclusions, ou il n’existe qu’une relation faible ou inexistante entre l’exposition au rayonnement et le risque, quel que soit l’âge à l’expositionNote de bas de page 6.

Effets non cancérigènes

Les effets non cancérigènes de l’exposition aux rayonnements comprennent les défauts cognitifs, les cataractes et les nodules thyroïdiens. Les différences entre les effets non cancérigènes chez les enfants et les adultes sont évidentes à des doses modérées supérieures à 500 mSv, et généralement à des doses nettement plus élevées, comme celles associées à la radiothérapieNote de bas de page 6. Compte tenu de ces risques, les professionnels de la santé prennent en considération les avantages et les risques de la radiothérapie lorsqu’ils déterminent les meilleures options de traitement.

Le tableau récapitulatif présente les limites de dose, les sources potentielles d’exposition et les effets sur la santé pour les différentes plages de dose, pour les enfants et les autres populations.

Effets sur la santé des enfants

Les doses abordées dans cette section qui pourraient avoir des effets négatifs sur la santé sont plus élevées que les limites de dose pour les travailleurs du secteur nucléaire et les membres du public vivant à proximité des installations nucléaires, et beaucoup plus élevées que ce à quoi la plupart des gens sont normalement exposés.

Leçons tirées des effets des rayonnements sur la santé des enfants

Les accidents survenus dans les installations nucléaires ont permis de mieux comprendre les effets sur la santé qui peuvent résulter d’une exposition à des doses beaucoup plus élevées que les doses de fond et les doses opérationnelles :

  • Après l’accident de Tchornobyl en 1986, les personnes évacuées ont reçu des doses d’environ 30 mSv :
    • Il n’y a pas eu d’augmentation observable de la leucémie infantile ou de tumeurs cancéreuses solides, à l’exception du cancer de la thyroïdeNote de bas de page 9.
    • Une augmentation du nombre de cancers de la thyroïde a été observée chez les enfants ayant bu du lait contaminé par de l’iode radioactif (à des doses élevées pour la thyroïde, supérieures à 1 000 mSv)Note de bas de page 8 Note de bas de page 9. La plupart des connaissances sur le risque de cancer de la thyroïde chez les enfants proviennent d’études sanitaires liées à l’accident de Tchornobyl.
  • Après l’accident de Fukushima en 2011, un enfant vivant dans la région aurait pu recevoir une dose totale d’au plus 10 mSv au cours de la première année suivant l’accident :
    • Il n’y a pas eu d’augmentation observable de la leucémie infantile ou de tumeurs cancéreuses solidesNote de bas de page 10.
    • Les doses absorbées par la thyroïde étaient nettement plus faibles qu’après l’accident de Tchornobyl. Bien qu’un risque accru de cancer de la thyroïde soit possible chez les enfants les plus exposés aux rayonnements, l’apparition d’un grand nombre de cancers de la thyroïde induits par les rayonnements peut être écartéeNote de bas de page 11.
    • Dans l’ensemble, il n’y a pas d’augmentation attendue du risque de cancer au cours de la vie qui serait perceptible par rapport au niveau de référence pour cette populationNote de bas de page 8 Note de bas de page 10.

Protection en cas d’urgence

Le Canada dispose de mesures de protection, fondées sur les leçons retenues de Tchornobyl et de Fukushima, qui peuvent être mises en œuvre en cas d’urgence nucléaire. Ces mesures sont en place pour réduire les expositions potentiellement dangereuses aux rayonnements et peuvent comprendre :

  • l’ingestion d’iodure de potassium (KI) pour protéger la thyroïde
  • la mise à l’abri et/ou l’évacuation
  • des restrictions sur les aliments, le lait et l’eau potable d’origine locale afin de protéger le public et les Nations et communautés autochtones

Pour les personnes participant à la maîtrise d’une urgence nucléaire, l’objectif est de maintenir toutes les doses individuelles en dessous de 50 mSvNote de bas de page 3. Dans certains cas exceptionnels, la dose reçue ne doit pas dépasser 500 mSvNote de bas de page 3 si une personne participe à des mesures d’intervention d’urgence pour :

  • prévenir les effets sur la santé de la population environnante qui sont mortels, qui mettent la vie en danger ou qui pourraient entraîner des lésions permanentes
  • prévenir l’apparition de conditions susceptibles d’affecter de manière significative les personnes et l’environnement

En outre, un titulaire de permis ne devrait pas demander à une femme enceinte de participer au contrôle d’une urgence nucléaireNote de bas de page 3.

Futurs enfants

Aucun effet héréditaire de l’exposition aux rayonnements n’a été observé chez l’être humain. Plus précisément, dans la descendance des personnes exposées aux rayonnements (à l’âge adulte ou pendant l’enfance), il n’y a eu :

  • aucune preuve observable d’altération dans les cellules qui portent le code génétique
  • aucun changement observable dans le ratio des sexes (c’est-à-dire la proportion de garçons par rapport aux filles)
  • aucune augmentation observable des anomalies congénitales
  • aucune augmentation observable du risque de cancerNote de bas de page 6

Cela comprend notamment les enfants des personnes exposées aux bombes atomiques au Japon et des enfants des survivants des cancers de l’enfance et de l’adolescence traités par de fortes doses de radiothérapie sur les organes reproducteursNote de bas de page 6.

Enfants à naître

Il a été observé que l’exposition aux rayonnements peut affecter l’embryon et le fœtus, qui sont particulièrement sensibles aux rayonnements. Les rayons X et les rayons gamma peuvent pénétrer dans le corps, de sorte que l’embryon/le fœtus pourrait être exposé lorsque la mère enceinte est exposée. Il pourrait également être exposé si la mère enceinte :

  • ingère des aliments ou des boissons contaminés
  • subit une intervention de médecine nucléaire pour le diagnostic ou le traitement d’une maladieNote de bas de page 2

Les risques pour l’embryon/le fœtus sont liés au stade de la grossesse et à la dose de rayonnement absorbée. Des doses élevées de rayonnement peuvent entraîner des malformations des organes en développement, voire provoquer la mort vers la naissance. Les organes particulièrement sensibles sont les yeux, le cerveau et le squeletteNote de bas de page 2. Les risques de malformation des organes sont les suivants :

  • ils sont plus importants lorsque les organes se développent au cours du premier trimestre (semaines 2 à 8 de la gestation)
  • ils sont un peu plus faibles au cours du deuxième trimestre
  • ils sont plus faibles encore au cours du troisième trimestreNote de bas de page 5

Après la semaine 8 de la gestation, l’organe le plus sensible est le cerveauNote de bas de page 2. Une dose aiguë supérieure à 100 mSv entre les semaines 8 et 15 de la gestation, ou une dose aiguë supérieure à 200 mSv entre les semaines 16 et 25 de la gestation, peut provoquer des lésions cérébralesNote de bas de page 5.

Des doses de 10 mSv dans l’utérus peuvent faire en sorte que 2 enfants nés vivants sur 1 000 (0,2 %) subissent les effets suivants :

  • la mort (à peu près au moment de la naissance)
  • des malformations
  • une déficience intellectuelle
  • le cancer (en particulier la leucémie)Note de bas de page 2

Remarque : Ces effets sont moins fréquents que le nombre de naissances vivantes affectées naturellement par ces conditions (60 sur 1 000, soit 6 %)Note de bas de page 2.

Les données tirées de survivants japonais des bombardements atomiques :

  • ont montré qu’une dose de rayonnement de 1 000 mSv avant la naissance augmentait d’environ 40 % le risque de déficience intellectuelle extrêmeNote de bas de page 2 Note de bas de page 12
  • indiquent que le risque de cancer au cours de la vie lié à l’exposition in utero peut être similaire à l’exposition au cours de la petite enfanceNote de bas de page 5 Note de bas de page 12
  • montrent que le risque de nodules thyroïdiens solides (non cancéreux) est également élevé chez les personnes exposées in utero (comme lors de l’accident de Tchornobyl); toutefois, ce risque est similaire à celui lié à l’exposition pendant la petite enfanceNote de bas de page 13 Note de bas de page 14

Enfants de 5 à 20 ans

Par rapport aux adultes, les enfants peuvent être moins sensibles, aussi sensibles ou plus sensibles au cancer associé aux rayonnements, selon le type de cancer :

  • Une dose donnée est 2 fois plus susceptible de provoquer un cancer du cerveau chez un enfantNote de bas de page 2, que chez un adulte.
  • L’augmentation du risque de leucémie par suite d’une dose de 10 mSv dans la moelle osseuse rouge ne serait pas perceptible par rapport aux taux naturels de leucémie infantile, mais des données indiquent qu’une dose d’environ 25 mSv dans la moelle osseuse peut entraîner une très légère augmentation du risque de leucémie (environ 2 cas supplémentaires pour 10 000)Note de bas de page 8.
  • Les filles exposées pendant l’enfance, par rapport à celles exposées à l’âge adulte à la même dose à la poitrine, supérieure à 10 mSv, courent un risque de 3 à 5 fois plus élevé de développer un cancer du sein à l’âge adulteNote de bas de page 8.
    • Des doses inférieures à 10 mSv à la poitrine n’entraîneraient probablement pas de différence notable dans l’incidence du cancer du sein par rapport aux taux de rayonnement de fondNote de bas de page 8.
  • Les enfants de plus de 5 ans ayant reçu 200 mSv sur la thyroïde sont 2 fois plus susceptibles que les adultes de développer un cancer de la thyroïde plus tard dans leur vieNote de bas de page 8. En outre, le risque de nodules thyroïdiens associés aux rayonnements (non cancéreux) augmente plus l’enfant est jeune au moment de l’expositionNote de bas de page 6.

Nourrissons et jeunes enfants (de la naissance à 5 ans)

  • Chez les nourrissons et les jeunes enfants, la glande thyroïde est particulièrement sensible aux rayonnements. La thyroïde peut être exposée à l’iode radioactif par l’ingestion de lait maternel ou animal contaminéNote de bas de page 2 Note de bas de page 8.
  • Pour une dose donnée d’iode radioactif, la dose reçue par la thyroïde pourrait être de 8 à 9 fois supérieure à celle d’un adulteNote de bas de page 2.

Utilisations médicales des rayonnements

  • Les rayonnements utilisés en médecine (rayons X, tomodensitométrie, radiothérapie) représentent la plus grande source artificielle d’exposition aux rayonnements.
  • La dose de rayonnement d’un tomodensitomètre peut varier de moins de 0,1 mSv à plus de 50 mSv pour un organe spécifique (avec une moyenne de 6,4 mSvNote de bas de page 15) et dépend du type de tomodensitomètre, de l’âge de l’enfant et des réglages de l’appareilNote de bas de page 16 Note de bas de page 17. Des données préliminaires indiquent que l’augmentation de la leucémie infantile due aux tomodensitogrammes est d’un cancer excédentaire pour 10 000 tomodensitogrammesNote de bas de page 18.
  • La radiothérapie est l’un des rares moyens par lesquels un enfant peut être exposé à des doses modérées ou élevées de rayonnementsNote de bas de page 6 (de 100 mSv à plus de 1 000 mSv).

Tableau récapitulatif

Ce tableau résume les limites de dose, les sources potentielles d’exposition et les effets sur la santé pour différentes plages de dose et populations.

Plage de dose à Dose très faible :
< 10 mSv
Faible dose :
10 mSv à 100 mSv
Dose modérée :
100 mSv à 1 000 mSv
Dose élevée :
> 1 000 mSv
Limite de dose de la CCSN
  • 1 mSv : Limite de dose annuelle pour le public
  • 1 mSv : Limite de dose annuelle pour un travailleur du secteur non nucléaire (non-TSN)
  • 4 mSv : Limite de dose pour une TSN enceinte pendant toute la durée de la grossesse
  • 50 mSv : Limite de dose annuelle pour un travailleur du secteur nucléaire (TSN)
  • 100 mSv : Limite de dose sur 5 ans pour un TSN

Sans objet

(au-dessus de la limite de dose)

Sans objet

(au-dessus de la limite de dose)

Exemples de sources de rayonnement et d’expositions
  • 0,001 mSv19 : Dose annuelle typique d’une personne vivant près d’une centrale nucléaire canadienne
  • 0,005 mSv19 : Radiographie dentaire
  • 0,1 mSv19 : Radiographie thoracique typique
  • 1 mSv19 : Dose annuelle typique pour un TSN
  • ≤~10 mSv : Dose observée chez les enfants les plus exposés à Fukushima, première année après l’accident
  • Plusieurs tomodensitogrammes
  • Personnes évacuées près du site de l’accident de Tchornobyl
  • ≤~30 mSv10 : Dose à la thyroïde observée chez les enfants les plus exposés à Fukushima, de la petite enfance à l’âge de 5 ans, la première année après l’accident
  • ≤~25 mSv10 : Dose à la thyroïde observée chez les enfants les plus exposés de Fukushima, âgés de plus de 5 ans, la première année après l’accident
  • Radiothérapie
  • Dose à la thyroïde observée chez les enfants les plus exposés à la suite de l’accident de Tchornobyl
  • Radiothérapie
  • Dose à la thyroïde observée chez les enfants les plus exposés à la suite de l’accident de Tchornobyl
Effets héréditaires (effets sur les futurs enfants)
  • Non observés
  • Non observés
  • Non observés
  • Non observés

Effets sur la santé de l’enfant à naître

(in utero)

  • Non discernables des conditions naturelles (par exemple, décès, malformation, déficience intellectuelle ou cancer [leucémie en particulier])
  • 10 mSv : 2 enfants nés vivants sur 1 000 (0,2 %) atteints de l’une des affections suivantes : décès, malformation, déficience intellectuelle ou cancer (leucémie en particulier)
  • >100 mSv : Lésions cérébrales dues à une dose aiguë à 8-15 semaines de gestation
  • >200 mSv : Lésions cérébrales dues à une dose aiguë à 16-25 semaines de gestation
  • 1 000 mSv : 40 % de risque supplémentaire de déficience intellectuelle extrême
Effets sur la santé des enfants
  • Pas de différence avec les taux de leucémie infantile naturelle (10 mSv pour la moelle osseuse rouge)
  • Non discernable d’un cancer du sein survenant naturellement plus tard dans la vie (<10 mSv)
  • ~25 mSv pour la moelle osseuse : Très légère augmentation du risque de leucémie (augmentation de ~2 sur 10 000 enfants)
  • >10 mSv à la poitrine : Les femmes exposées pendant l’enfance par rapport aux adultes ont un risque de cancer du sein de 3 à 5 fois plus élevé à l’âge adulte
  • Dose d’iode radioactif à la thyroïde de 200 mSv : Les enfants sont 2 fois plus susceptibles que les adultes de développer un cancer de la thyroïde à un stade ultérieur de leur vie
  • >500 mSv : On commence à observer des taux plus élevés de déficiences cognitives, de cataractes, de nodules thyroïdiens chez les enfants (par rapport aux adultes)
  • Preuve d’un cas supplémentaire de leucémie infantile sur 10 000 tomodensitogrammes

Détails de la page

Date de modification :