Une nouvelle analyse de la mortalité par cancer chez les travailleurs canadiens du secteur nucléaire (1956–1994) fondée sur des données révisées relatives à l'exposition et aux cohortes
Résumé de l'article publié dans le British Journal of Cancer : Novembre 2013
Auteur(s) : Lydia B. Zablotska, Rachel S.D. Lane (CCSN), Patsy A. Thompson (CCSN)
Résumé
Contexte : Une étude portant sur des travailleurs du secteur nucléaire de 15 pays a révélé une augmentation significative du risque de mortalité lié au rayonnement pour tous les types de cancer, sauf la leucémie, les données canadiennes jouant un rôle de premier plan dans les résultats regroupés. Nous avons analysé la mortalité (1956–1994) dans la cohorte canadienne actualisée et fourni des estimations révisées du risque.
Méthodes : Nous avons consulté les dossiers d'emploi afin de vérifier et de réviser les données sur l'exposition et de reconstituer les données manquantes sur le statut socioéconomique. L'excès de risque relatif par sievert (ERR/Sv) de la dose de rayonnement consignée et les intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été estimés à l'aide du modèle de régression de Poisson.
Résultats : Une hétérogénéité significative de la dose-réponse pour les cancers solides a été observée (P = 0,02); en effet, chez les 3 088 travailleurs de la première heure (1956-1964) de la société Énergie atomique du Canada limitée (EACL), on a relevé une augmentation significative du risque (ERR/Sv = 7,87, IC à 95 % : 1,88, 19,5), alors qu'aucun risque lié au rayonnement n'a été observé chez 42 228 travailleurs employés par trois centrales nucléaires et par EACL après 1964 (ERR/Sv = -1,20, IC à 95 % : < -1,47, 2,39). Le risque de leucémie lié au rayonnement s'est avéré négatif chez les premiers travailleurs d'EACL et a connu une hausse non significative chez les autres travailleurs. Dans les analyses comportant des termes distincts pour les doses de tritium et de rayons gamma, aucune augmentation du risque associé à l'exposition au tritium n'a été observé. Tous les travailleurs présentaient un taux de mortalité plus faible que celui de la population générale.
Conclusion : Le risque significativement accru observé chez les premiers travailleurs d'EACL est vraisemblablement attribuable au transfert incomplet des dossiers de dosimétrie d'EACL au Fichier dosimétrique national. Pour le reste des travailleurs canadiens du secteur nucléaire (93,2 %), les analyses n'ont révélé aucune preuve d'un risque accru, mais l'estimation du risque était compatible avec les estimations constituant le fondement des normes de radioprotection. Les conclusions de l'étude semblent indiquer que la cohorte canadienne révisée, qui exclut les premiers travailleurs d'EACL, aurait probablement une grande incidence sur l'estimation regroupée pour 15 pays du risque lié au rayonnement en ce qui concerne l'ensemble des cancers, à l'exception de la leucémie, en réduisant considérablement la taille de l'estimation ponctuelle et son niveau de signification.
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