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Programme indépendant de surveillance environnementale : Beaverlodge, Gunnar et Lorado

Nom du site Beaverlodge, Gunnar et Lorado
Titulaire de permis Cameco Corporation (Cameco) pour Beaverlodge et le Saskatchewan Research Council (SRC) pour Gunnar et Lorado
Nom de l’installation Beaverlodge, Gunnar et Lorado
Emplacement de l’installation Près d’Uranium City (Saskatchewan)
Reconnaissance des droits territoriaux La CCSN reconnaît que les sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado se trouvent dans le nord de la Saskatchewan, sur le territoire visé par le Traité historique no 10 (1906) et la patrie de la Nation métisse, et sur les territoires traditionnels des Dénésulines, des Cris et des Métis.
Description de l’installation Beaverlodge est une mine et une usine de concentration d’uranium historiques et déclassées. Les activités d’extraction et de concentration d’uranium à Beaverlodge ont commencé en 1952. La mine a été fermée en 1982 et son déclassement a été achevé en 1985.

Gunnar est une mine d’uranium historique et déclassée en cours de remise en état par le SRC. Le site a été exploité de 1955 à 1963. La mine a fermé en 1964 et peu de travaux de déclassement y ont été réalisés.

Lorado est une mine d’uranium historique et déclassée. Le site a été exploité de 1957 à 1960 et il a été abandonné dans les années 1960 sans que des travaux de déclassement ou de remise en état soient réalisés. Les travaux de remise en état ont été terminés en 2017 par le SRC.

Exigences relatives à la protection de l’environnement Conformément aux exigences réglementaires de la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires, tous les titulaires de permis doivent tenir à jour un programme complet de protection de l’environnement pour surveiller et contrôler les rejets de substances nucléaires et dangereuses provenant des installations qu’ils possèdent et exploitent. Dans le cadre du programme de protection de l’environnement de tout titulaire de permis, les concentrations de contaminants dans l’environnement doivent être déterminées et les voies d’exposition potentielles du public doivent être évaluées et atténuées.

Les résultats de la campagne du Programme indépendant de surveillance environnementale (PISE) de 2023 concordent avec les résultats soumis par Cameco et le SRC à l’appui de notre évaluation selon laquelle les programmes de protection de l’environnement des titulaires de permis sont efficaces pour les activités menées dans le cadre du permis. Ces résultats s’ajoutent aux nombreuses données probantes qui démontrent que les personnes et l’environnement à proximité des sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado sont protégés et qu’aucun impact sur la santé n’est attendu en lien avec ces sites, pourvu que les consignes sur la consommation de poissons et d’eau du document Healthy Fish Consumption Guideline de la Saskatchewan soient respectées. Il sera question de ces résultats dans la section suivante.

Légende

Beaverlodge, Gunnar et Lorado

1 Le symbole < indique qu’un résultat est inférieur à la limite de détection analytique en laboratoire. 

2 N/D – non disponible 

3 Pour les paramètres radiologiques (exprimés en Bq/L, Bq/kg ou Bq/m3), lorsqu’il n’y a pas de recommandations fédérales ou provinciales, les seuils de dépistage de la CCSN ont été établis à partir d’hypothèses prudentes s’appuyant sur la norme CSA N288.1:F20, Lignes directrices pour la modélisation du transport, du devenir et de l’exposition dans l’environnement des radionucléides associés à l’exploitation normale des installations nucléaires. Le seuil de dépistage d’un radionucléide particulier dans un milieu donné (p.ex., l’eau, l’air ou les aliments) représente la concentration de l’activité qui entraînerait une dose de 0,1 mSv/an, dose à laquelle aucun impact sur la santé humaine n’est attendu. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la fiche d’information technique du PISE

4 En ce qui concerne les échantillons d’eau, les résultats pour les paramètres non radiologiques sont comparés aux recommandations du Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) pour la protection de la vie aquatique. Si aucune recommandation n’a été formulée par le CCME, les Recommandations pour la qualité de l’eau potable de Santé Canada s’appliquent.

Résultats de 2023

Le plan d’échantillonnage du PISE de 2023 pour les sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado mettait l’accent sur les substances nucléaires radioactives et dangereuses. Un plan d’échantillonnage propre aux sites a été élaboré à partir du programme de surveillance de l’environnement approuvé des titulaires de permis et de notre expérience de la réglementation pour ces sites. Nous nous efforçons d’intégrer l’utilisation traditionnelle des terres, les valeurs et le savoir autochtone en mobilisant les Nations et communautés autochtones à l’égard du plan d’échantillonnage. Des renseignements supplémentaires sur cette mobilisation sont fournis à la section « Participation des Nations et communautés autochtones ». 

À la fin du mois d’août et au début de septembre 2023, avec la collaboration de 2 membres du personnel de la CCSN et d’un technicien des terres de la communauté du Bureau des terres et des ressources de Ya’thi Néné, CanNorth a prélevé des échantillons à 3 stations de référence non exposées aux activités des sites (lac Milliken, lac Athabasca, près de la baie Prospectors, et lac Donaldson) et dans 4 stations d’exposition (baie Crackingstone du lac Athabasca, bassin nord du lac Martin, canal St. Mary du lac Athabasca et ruisseau Crackingstone). Des échantillons d’eau de surface, de baies, de thé du Labrador et de poissons (grand corégone, grand brochet et touladi) ont alors été prélevés. Ces échantillons n’ont pas été prélevés à tous les emplacements. Des membres de la communauté ont également prélevé des échantillons d’orignaux (chair, cœur et foie) près de la mine de Goldfields et de la baie Prospectors et des échantillons de tétras du Canada (chair) près de la route de Bushell. Ils les ont ensuite envoyés au personnel de la CCSN aux fins d’analyse. Des membres de la communauté ont prélevé d’autres échantillons de baies près de Camsell Portage, qui ont aussi été envoyés au personnel de la CCSN aux fins d’analyse. 

Les concentrations de radioactivité (contaminants radiologiques) et de contaminants dangereux (non radiologiques) dans les échantillons d’eau de surface se situaient dans les limites du rayonnement de fond Footnote 1 et principalement en deçà des recommandations du Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) pour la protection de la vie aquatique Footnote 2 et des normes et objectifs de qualité de l’eau potable de la Saskatchewan Footnote 3. Les concentrations d’uranium dans les échantillons d’eau de surface prélevés au lac Martin et au ruisseau Crackingstone étaient supérieures aux valeurs recommandées de qualité de l’eau. Toutefois, les résultats du PISE se situaient à l’intérieur des plages historiques et étaient inférieurs aux prévisions modélisées de Cameco, qui indiquent que les concentrations d’uranium sont stables et qu’elles devraient s’améliorer à long terme. Pour ce qui est du lac Martin, il est recommandé de se fier au document Healthy Fish Consumption Guideline du ministère de la Santé de la Saskatchewan, qui précise les endroits où il ne faut pas consommer l’eau de surface. Il convient de souligner que le ministère de la Santé de la Saskatchewan n’a pas élaboré d’avis concernant la qualité de l’eau potable pour le ruisseau Crackingstone. 

En ce qui concerne la présence de contaminants radiologiques dans les poissons, le thé du Labrador, les baies, les originaux et les tétras du Canada, le personnel de la CCSN a comparé les résultats de la surveillance aux seuils de dépistage de la CCSN pour s’assurer de protéger la santé humaine. Les seuils de dépistage de la CCSN reposent sur des hypothèses prudentes concernant l’ingestion d’aliments et l’exposition à l’environnement extérieur, et s’appuient sur la norme CSA N288.1-F20, Lignes directrices pour la modélisation du transport, du devenir et de l’exposition dans l’environnement des radionucléides associés à l’exploitation normale des installations nucléaires Footnote 4 ainsi que sur la publication 119 de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), Compendium of Dose Coefficients Based On ICRP Publication 60 Footnote 5. Le seuil de dépistage pour chaque radionucléide dans un milieu donné (p. ex. poissons, thé du Labrador, baies) représente la concentration de radioactivité qui entraînerait une dose de 0,1 millisievert (mSv) par an, soit un dixième de la limite de dose réglementaire de la CCSN pour un membre du public fixée à 1 mSv/an Footnote 6. La méthode appliquée par le personnel de la CCSN pour le calcul des seuils de dépistage est comparable à la méthode de Santé Canada et de l’Organisation mondiale de la santé pour les recommandations relatives à l’eau potable Footnote 7 Footnote 8, où 0,1 mSv/an est aussi la valeur utilisée. 

À l’exception du polonium 210 trouvé dans les poissons, dont il sera question ci-dessous, les concentrations de radioactivité mesurées pour tous les contaminants radiologiques présents dans les poissons, le thé du Labrador, les baies, les orignaux et les tétras du Canada étaient inférieures aux seuils de dépistage des radionucléides. Par conséquent, la consommation d’eau, de poissons, de thé du Labrador, de baies, d’orignaux et de tétras du Canada ne devrait pas entraîner d’effets néfastes sur la santé attribuables aux contaminants radiologiques. 

Les concentrations de radioactivité mesurées pour le polonium 210 dans les poissons aux stations d’exposition et de référence se situaient dans la fourchette des concentrations de fond régionales de 0,02 à 14 becquerels par kilogramme (Bq/kg) de poids frais Footnote 1. Les résultats correspondaient également à ceux du Programme de surveillance régionale de l’est de l’Athabasca (PSREA) pour la région du nord de la Saskatchewan [9]. La concentration la plus élevée de polonium 210 relevée dans les poissons analysés prélevés dans les zones de Beaverlodge, Gunnar et Lorado se chiffrait à 3,5 Bq/kg de poids frais dans un échantillon de grand corégone capturé à la station de référence du lac Milliken. Cette concentration de polonium 210 se situait dans la fourchette des concentrations naturelles de fond, sachant que, par définition, une station de référence n’est pas touchée par l’exploitation d’une installation. Ces résultats montrent également que les concentrations de radioactivité pour le polonium 210 dans les poissons de la zone ne sont pas causées par les installations de Beaverlodge, Gunnar et Lorado, puisqu’elles sont semblables aux concentrations détectées aux stations de référence. Cela signifie qu’elles sont attribuables au rayonnement de fond pour la région. 

On a aussi établi les seuils de dépistage de la CCSN pour les contaminants dangereux. Le seuil de dépistage de la CCSN correspond à la concentration requise pour qu’un sujet représentatif (adulte ou enfant) ingère une dose correspondant à un dixième de la dose journalière admissible (DJA) fixée par Santé Canada, attribuable à une exposition à un contaminant dangereux provenant de diverses voies d’ingestion d’aliments, dont l’eau potable, les fruits, les légumes et la viande ou le poisson. Le niveau de prudence de l’évaluation est donc accru, puisque l’on considère que le récepteur pourrait être exposé à un contaminant par de nombreuses voies d’exposition différentes. Il est probable qu’une ou deux voies seulement soient prédominantes. La DJA correspond à la concentration d’un contaminant dangereux qui peut être ingéré quotidiennement et à long terme par les humains tout en demeurant sans danger pour leur santé. Les seuils de dépistage pour les contaminants de nature radiologique et non radiologique établis pour les campagnes d’échantillonnage du PISE dans le nord de la Saskatchewan sont prudents et calculés à partir de taux d’ingestion correspondant au régime alimentaire autochtone régional. 

À l’exception du sélénium et de l’arsenic trouvés dans les poissons ainsi que du cuivre, du molybdène, du sélénium et du zinc trouvés dans les orignaux, les concentrations de contaminants dangereux présents dans les poissons, les baies, le thé du Labrador, les orignaux et les tétras du Canada étaient inférieures aux seuils de dépistage des substances dangereuses de la CCSN. Il sera question de ces exceptions plus loin. Les résultats du PISE viennent donc appuyer les conclusions du PSREA et des programmes de surveillance des titulaires de permis à savoir que les baies, le thé du Labrador et le tétras du Canada à proximité des sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado sont propres à la consommation.  

Les pratiques minières antérieures à la mine de Beaverlodge ont eu une incidence sur la qualité de l’eau en aval de plusieurs plans d’eau. Des résidus miniers, mis en dépôt dans les réservoirs Fookes et Marie, ont entraîné le rejet d’effluents miniers non traités dans l’eau, qui se sont ensuite déversés dans les lacs Beaverlodge, Martin et Cinch. On a observé des concentrations élevées de certaines substances dans l’eau de ces lacs, principalement pour l’uranium et le sélénium, qui ont aussi entraîné des concentrations plus élevées de ces mêmes substances dans les poissons capturés dans ces lacs. Le ministère de la Santé de la Saskatchewan a donc mis en place une directive sur la consommation de poissons sains qui précise qu’il est possible de consommer les poissons des lacs Beaverlodge, Martin et Cinch avec modération. 

Les résultats du PISE confirment que la concentration de sélénium dans la chair des poissons capturés dans le lac Martin était essentiellement inférieure à la directive de l’Environmental Protection Agency (EPA) des États‑Unis de 11,3 milligrammes par kilogramme (mg/kg) de poids sec et au seuil de dépistage interne de la CCSN pour la consommation de poissons de 0,2 microgramme par gramme (µg/g) de poids frais. Certains échantillons de poissons attrapés dans le lac Martin dépassaient les seuils de la directive de l’EPA des États‑Unis et de la CCSN. La concentration la plus élevée de sélénium dans les poissons analysés provenant du lac Martin s’élevait à 10,0 µg/g de poids frais, ou 48,1 mg/kg de poids sec. Les résultats du PISE concordent avec les conclusions de la Healthy Fish Consumption Guideline, qui précise qu’il est possible de consommer les poissons du lac Martin avec modération. Précisons que l’évaluation des risques environnementaux de Beaverlodge en 2020 prévoyait une concentration moyenne de sélénium dans la chair des poissons du lac Martin de 20 mg/kg de poids frais et une concentration de 51 mg/kg de poids frais ou moins dans la chair de 95 % des poissons Footnote 10.  

La concentration de fond régionale de sélénium dans les poissons varie de 0,12 à 3,03 mg/kg de poids frais Footnote 1. Sauf pour les poissons du lac Martin, les concentrations de sélénium mesurées dans les poissons aux stations d’exposition et de référence respectaient la fourchette des concentrations de fond régionales. Les résultats correspondent également à ceux du PSREA pour la région du nord de la Saskatchewan Footnote 9

À l’exception du lac Martin, la concentration la plus élevée de sélénium dans les poissons analysés prélevés dans les zones étudiées de Beaverlodge, Gunnar et Lorado s’élevait à 1,5 mg/kg de poids frais dans un échantillon de grand corégone capturé à la station d’exposition de la baie Crackingstone. Une concentration de 1,5 mg/kg de poids frais dans les poissons correspond à 69 % de la DJA de sélénium, laquelle est fixée à 2,2 mg/kg de poids frais. La part du sélénium provenant d’autres voies d’ingestion, y compris l’eau, les baies et le thé du Labrador, était négligeable. La consommation de poissons ne devrait avoir aucun effet sur la santé attribuable au sélénium. En effet, la plus forte concentration de sélénium dans les poissons était inférieure à la moitié du seuil de dépistage prudent de la CCSN et les concentrations de sélénium dans tous les autres échantillons analysés (eau, thé du Labrador, baies) étaient bien en deçà des seuils de dépistage. 

La concentration de fond régionale d’arsenic dans le poisson varie de 0,005 à 0,1 mg/kg de poids frais Footnote 1. Des dépassements du seuil de dépistage de l’arsenic ont été observés dans des échantillons de poissons provenant de stations de référence et d’exposition. La concentration la plus élevée s’élevait à 0,47 mg/kg de poids frais. Une concentration de 0,47 mg/kg de poids frais dans les poissons correspond à 67 % de la DJA d’arsenic, laquelle est fixée à 0,7 mg/kg de poids frais. La part de l’arsenic provenant d’autres voies d’ingestion, y compris l’eau, les baies et le thé du Labrador, était négligeable. La consommation de poissons ne devrait avoir aucun effet sur la santé attribuable à l’arsenic. En effet, la plus forte concentration d’arsenic dans les poissons était bien inférieure à la DJA et les concentrations d’arsenic dans tous les autres échantillons analysés (eau, thé du Labrador, baies) étaient bien en deçà du seuil de dépistage. 

En outre, la concentration maximale d’arsenic dans les touladis attrapés par le SRC dans le canal St. Mary variait de 0,05 à 0,28 µg/g, alors que dans les zones de référence, la concentration variait de 0,04 à 0,45 µg/g Footnote 11. La concentration moyenne d’arsenic dans les touladis provenant du canal St. Mary (0,13 µg/g) se situait dans la fourchette des concentrations moyennes pour les poissons attrapés dans les zones de référence (0,10 µg/g à 0,18 µg/g) Footnote 11. La grande variabilité des concentrations d’arsenic dans la chair des touladis résulte probablement de la capacité de l’espèce à voyager et à chercher des aliments sur de grandes distances. Pour cette raison, les résultats des mesures uniques sur le terrain sont plus faciles à expliquer en les comparant à la moyenne de données pluriannuelles. 

Si l’on considère toutes les données recueillies depuis 2006, la concentration moyenne d’arsenic dans les poissons prédateurs provenant du canal St. Mary variait de 0,07 à 0,21 µg/g, alors que la concentration moyenne d’arsenic dans les poissons provenant des zones de référence variait de 0,1 µg/g à 0,18 µg/g Footnote 11 Footnote 12. Selon les résultats du PISE de 2023, la concentration moyenne d’arsenic dans 3 échantillons de touladis (0,06, 0,19 et 0,47 µg/g) s’élevait à 0,24 ± 0,17 µg/g (écart-type). En tenant compte de la variabilité statistique, les données du PISE de 2023 sur la présence d’arsenic dans le canal St. Mary concordent avec les données recueillies précédemment. 

Les résultats pour les orignaux dépassant les seuils de dépistage ont été comparés aux fourchettes régionales de référence pour les orignaux obtenues dans le cadre du PSREA. Voici un résumé des résultats : 

  • En ce qui concerne la présence de cuivre dans le foie, la concentration obtenue dans le cadre du PISE était de 48,6 µg/g, ce qui est légèrement supérieur à la fourchette de 0,55 µg/g à 47 µg/g.
  • En ce qui concerne la présence de sélénium dans le foie, la concentration obtenue dans le cadre du PISE était de 0,49 µg/g, ce qui se situe dans la fourchette de 0,18 µg/g à 0,92 µg/g.
  • En ce qui concerne la présence de zinc dans la viande, les résultats obtenus dépassant le seuil de dépistage étaient de 51 µg/g et 72 µg/g. Ces deux concentrations se situent dans la fourchette de 19 µg/g à 79 µg/g.
  • En ce qui concerne la présence de zinc dans le cœur, la concentration obtenue dans le cadre du PISE était de 77 µg/g. Au cours du PSREA, la concentration de zinc dans le cœur n’a été mesurée que dans 2 échantillons (22 et 24 µg/g). Il s’agit d’un ensemble de données trop petit pour être comparé aux résultats du PISE.

Les résultats pour les orignaux se situaient donc dans les fourchettes obtenues dans le cadre du PSREA, ou près de celles-ci. Les concentrations de cuivre, de sélénium, de molybdène et de zinc dans les orignaux ne posent aucune préoccupation. Les orignaux à proximité des installations de Beaverlodge, Gunnar et Lorado sont donc propres à la consommation. 

Participation des Nations et communautés autochtones

Il est primordial que l’échantillonnage du PISE reflète le savoir traditionnel, l’utilisation des terres et les valeurs autochtones dans la mesure du possible. Nous consultons les Nations et communautés autochtones locales à propos de nos activités et de nos plans d’échantillonnage du PISE. 

Avant la campagne d’échantillonnage du PISE de 2023 aux sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado, des courriels d’avis ont été envoyés à toutes les Nations et communautés autochtones à proximité des sites pour les informer de la campagne et les inviter à se prononcer sur le plan d’échantillonnage. Nous avons sollicité leurs suggestions d’espèces d’intérêt, de composantes valorisées et de lieux d’échantillonnage potentiels où pourraient se tenir des pratiques et activités traditionnelles. 

En avril 2023, le Bureau de Ya’thi Néné a soumis ses commentaires sur l’ébauche du plan d’échantillonnage du PISE. Il a interrogé des résidents et des dirigeants d’Uranium City et de Camsell Portage et a constaté que l’ébauche du plan d’échantillonnage suscitait très peu de préoccupations. Les participants à ces entrevues ont désigné le lac Donaldson comme site où se déroulent des activités traditionnelles. Le personnel de la CCSN a ajouté ce site au plan d’échantillonnage définitif. Les participants ont aussi désigné le touladi, l’orignal et le tétras du Canada comme des espèces d’intérêt et le personnel de la CCSN les a donc ajoutés au plan d’échantillonnage définitif. Un technicien des terres communautaires du Bureau de Ya’thi Néné a accompagné le membre du personnel de la CCSN et l’entrepreneur qualifié pour aider à prélever des échantillons pendant la campagne d’échantillonnage du PISE de 2023 sur les sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado. Cette méthode d’échantillonnage concerté visait à renforcer la confiance, à tisser des liens et à fournir de l’information sur le PISE de la CCSN. Nous souhaitons remercier le Bureau de Ya’thi Néné de sa collaboration.

Nous continuerons de mobiliser les Nations et communautés autochtones intéressées pour s’assurer que les campagnes d’échantillonnage ultérieures prennent en compte le savoir autochtone.

Accent sur la santé

On a examiné de récents rapports sur la santé concernant la période de 2010 à 2020 de la Northern Saskatchewan Population Health Unit et de la Northern Inter-Tribal Health Authority ainsi que des rapports provinciaux sur la santé de la Saskatchewan Health Authority et de la Saskatchewan Cancer Agency, afin d’évaluer divers indicateurs de santé pour les collectivités situées à proximité des sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado. On a aussi mené des études sur la santé afin de comprendre le lien qui existe entre l’exposition aux rayonnements en milieu de travail et la santé des travailleurs à long terme. Ces travaux permettent de vérifier, de manière indépendante, que les personnes vivant à proximité des sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado n’ont pas à craindre pour leur santé.

Les personnes qui vivent près de ces sites présentent des taux de mortalité ajustés selon l’âge statistiquement plus élevés pour toutes causes et blessures confondues, et des taux pour toutes les autres catégories semblables à ceux de l’ensemble de la province. Les principales causes de décès dans le nord de la Saskatchewan sont les cancers (23 %), les blessures (20 %), les maladies de l’appareil circulatoire (18 %) et les maladies respiratoires (8 %) (Quinn et Irvine, 2023). Pour la période visée de 2010 à 2014, par rapport à la moyenne provinciale, les taux d’incidence ajustés selon l’âge dans le nord de la Saskatchewan étaient considérablement plus élevés chez les femmes pour le cancer du poumon et le cancer colorectal et plus élevés chez les hommes pour le cancer du poumon et le cancer du rein. Environ 40 % des cas de cancer peuvent être évités en réduisant la consommation de tabac et l’exposition à la fumée secondaire. L’incidence du tabagisme sur les cas de cancer est peut-être encore plus grande dans les communautés des Premières Nations du nord de la Saskatchewan, où le taux de tabagisme peut atteindre 79 % (Quinn et Irvine, 2019).

On a examiné le lien qui existe entre l’exposition aux rayonnements et la santé des travailleurs de la mine et de l’usine de concentration d’uranium de Beaverlodge. Dans l’ensemble, la santé des travailleurs de Beaverlodge était aussi bonne que celle de la population canadienne en général, sauf en ce qui concerne le cancer du poumon. Les taux de mortalité et d’incidence du cancer du poumon étaient plus élevés chez les travailleurs du secteur de l’uranium que dans l’ensemble de la population canadienne et les probabilités de développer un cancer du poumon étaient proportionnelles à l’exposition au radon (Lane et coll., 2010; Lane et coll., 2019).

Les conclusions d’études sur les travailleurs de l’uranium dans le monde entier (Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants [UNSCEAR], 2020) ont mené à l’adoption d’une réglementation rigoureuse en matière de radioprotection visant à assurer la sécurité des travailleurs. On surveille les doses reçues par les travailleurs pour s’assurer qu’elles demeurent au niveau le plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre et bien en deçà des limites de dose réglementaires.  

En 2017, on a lancé une étude portant sur les quelque 90 000 travailleurs canadiens de l’uranium. Ce projet dressera le portrait de la santé des travailleurs à long terme et du lien qui existe entre l’exposition aux rayonnements en milieu de travail et l’incidence du cancer et le taux de mortalité connexe, en tenant compte particulièrement de la faible exposition des travailleurs de nos jours. Pour de plus amples renseignements concernant l’Étude sur les travailleurs canadiens de l’uranium (ETCANU), visitez le site Web de la CCSN

Par conséquent, d’après les données en matière d’exposition dans l’environnement et de santé des personnes vivant à proximité des sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado ainsi que les données de surveillance actuelles sur les travailleurs de l’uranium, nous n’avons pas observé d’effet néfaste sur la santé en raison des activités de ces sites et nous n’en prévoyons pas. 

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consultez la page Études sur la santé de la CCSN. Si vous souhaitez obtenir des informations et des données générales sur la santé pour votre collectivité, veuillez consulter les sites Web suivants : 

https://www.nitha.com/ (en anglais seulement)

https://www.saskhealthauthority.ca/ (en anglais seulement)

http://www.saskcancer.ca/research-article/cancer-surveillance (en anglais seulement)

Conclusions

Les résultats de notre campagne du PISE de 2023 correspondent aux résultats présentés par Cameco et le SRC à l’appui de notre évaluation selon laquelle les programmes de protection de l’environnement des titulaires de permis sont efficaces pour les activités autorisées actuelles. Ces résultats s’ajoutent aux éléments de preuvequi démontrent que les personnes et l’environnement à proximité des sites de Beaverlodge, Gunnar et Lorado sont protégés et qu’aucun impact sur la santé associé à ces sites n’est attendu, à l’exception des zones visées par des avis provinciaux. Les résultats concordent aussi avec les conclusions du ministère de la Santé de la Saskatchewan à savoir que les aliments traditionnels provenant de la zone sont propres à la consommation et qu’il faut suivre les consignes du document Healthy Fish Consumption Guideline avant de consommer des poissons pêchés dans le lac Martin.  

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